Après avoir gagné une bataille le 9 juillet dernier, lorsque le conseil d’état a annulé l’arrêté du 26 décembre 2019 assouplissant le couvre-feu, nous allons devoir nous engager dans un nouveau combat avec un but identique.
Le 1er octobre dernier, la commission consultative de l’environnement de l’aéroport de Beauvais-Tillé (CCE) était convoquée pour donner un avis sur un nouveau projet d’arrêté dont le texte est ici.
Le but est identique :
- Permettre à Ryanair de baser des avions à Beauvais
Pour commencer la journée plus tôt et la terminer plus tard.
Vous aurez certainement remarqué que plus d’avions arrivent et décollent désormais plus tard la nuit et que la journée commence souvent avant même 6h30 le matin. Les avions se succèdent à l’arrivée le matin, à quelques minutes d’intervalle, .
Un jour, dès que le remplissage des avions plus tôt sera possible, ils partiront dès 5h le matin, dès la fin du couvre-feu.
- Permettre d’augmenter le nombre de passagers plus rapidement
L’objectif était bien exprimé par le ministre des transports lors de la consultation publiques portant sur le premier arrêté de 2019 : à court terme, l’aéroport doit arriver à 6 millions de passagers, soit 2 millions de plus qu’en 2019 où l’on frôlait les 4 millions de passagers. La note de présentation de 2019 est ci-jointe.
Si le covid a donné un coup de frein au développement, il ne s’agit que d’un hoquet puis que le trafic cet été était déjà à plus de 80% de celui de 2019. La reprise à Beauvais-Tillé sera beaucoup plus rapide que sur les aéroports traditionnels. Les vols de courte ou de moyenne distance sont beaucoup moins affectés par la crise due à la pandémie que les longs courriers.
- Autoriser des dérogations pour des arrivées en cœur de nuit
Ryanair veut pouvoir arriver en cœur de nuit (entre minuit et une heure) en cas de retard du vol sans avoir à payer d’amende (maximum de 40.000€). Il faut que nous nous adaptions au modèle économique de Ryanair et non que la compagnie s’adapte aux contraintes de l’aéroport. C’est inadmissible et pourtant la plupart de nos élus approuvent !
CCE du 1er octobre 2021 :
Les débats ont été très vifs et le vote positif similaire, à une exception près, à celui de 2019. Parmi les élus, la maire de Tillé, Madame Catherine Martin, a voté contre le projet d’arrêté. Soutenue par son conseil municipal, cette élue est la seule à avoir eu le courage de s’opposer au projet de l’aéroport. Les autres élus ont voté pour le projet et pour la croissance sans limite de l’aéroport.
– M. Jacques DORIDAM, mairie de Beauvais: POUR.
– M. Victor DEBIL-CAUX, mairie de Beauvais : POUR.
– M. Christian DEMAY, maire de Troissereux : POUR.
– M. Philippe VAN WALLEGHEM, maire de Fouquerolles : POUR.
– Mme Marie Manuelle JACQUES, maire de Laversines : POUR.
– Mme Catherine MARTIN, maire de Tillé : CONTRE.
Beauvais, Troissereux, Fouquerolles, Laversines, quatre communes très affectées par la pollution sonore et les émissions de polluants de l’air, sans compter les gaz à effet de serre. Si vous avez voté pour ces élus, vous connaissez désormais leur position face à l’aéroport. Je regardais ce matin un avion à l’approche survoler Troissereux, à frôler les maisons, demain ce seront deux fois plus d’avions qui vous survoleront. Et à long terme, dans 7, 8, 10 ans ? Bien entendu Laversines, le Plouy-Saint-Lucien, la rue de Villers à Beauvais, mêmes dommages, même pollution, mais aussi à Bresles, le Fay-Saint-Quentin, Herchies, Milly-sur-Thérain, Therdonne, etc. et dans les communes hors plan d’exposition au bruit, où les nuisances se font aussi lourdement sentir.
Souvenez-vous, à Troissereux, 42 hectares de terrains sont devenus inconstructibles en 2012 à cause du développement de l’aéroport. Les maisons perdent de la valeur, d’après les agents immobiliers ce sont 30 à 40% ! en moins que pour des maisons équivalentes dans des zones calmes.
Que devons-nous faire ?
Nous devons nous battre encore contre l’arrêté qui sera certainement pris par le ministre des transports avant la fin de cette année pour entrer en vigueur au 1er janvier 2022.
Dans un premier temps, il y aura une consultation publique sur internet qui ne durera que trois semaines. Elle va arriver très vite, nous vous préviendrons pour que vous puissiez exprimer votre désaccord avec la mesure projetée.
Ensuite, nous devrons de nouveau porter l’arrêté qui sera signé devant le conseil d’état pour demander son annulation. Nous devrons prendre un avocat et aurons besoin plus que jamais de votre aide pour financer les honoraires. Vous pouvez d’ores et déjà vous mettre à jour de vos cotisations (bulletin ici) et, si vous le pouvez, un don serait bienvenu.